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citoyen libanais
16 avril 2010

Petits fours à Babda

 C’est ce qui reste à distribuer au président de la république quand il recevra les participants à la table de dialogue. Walid Joumblatt et Michel Aoun, réconciliés avec la Syrie, ont tour à tour déclarés avant la réunion du 15 mars que les armes de la résistance ne devaient plus être traitées comme une priorité national, tant que la menace israélienne pèserait sur le Liban. Le président du parlement ne dit pas autre chose quand il affirme qu’il faut prioritairement établir une stratégie de défense nationale, dont la résistance serait un des pivots ! Pourquoi alors mobiliser des troupes et des moyens puisque le Hezbollah fait si bien le travail ? Il est clair désormais que ce sujet n’est plus d’actualité, qu’il est définitivement lié à la résolution des conflits régionaux. La Syrie et l’Iran le veulent ainsi, l’Arabie saoudite l’admet, les Etats-Unis et Israël, même à contre cœur et malgré toutes leurs rodomontades, s’y résolvent pour l’instant. Quatre années de palabres pour rien, ou les libanais ont encore manqué une occasion de régler leurs différents entre eux. Les derniers mohicans du 14 mars devront repasser une autre fois et avoir surtout plus d’imagination pour résoudre cette question. Quand on tape violement sur un clou on finit par le déformer au lieu de l’enfoncer. Résultat prémonitoire à la veille de la table du dialogue, les deux buts marqués par Sami Gemayel, lors de la rencontre du siècle, n’ont aboutit qu’à un match nul, après tout les 22 ne formaient qu’une équipe!

Evidement il peut y avoir des lots de consolations. Les parrains du Liban ne veulent fâcher personne et surtout pas le «Grand Satan». Nous ne manquons pas de patates chaudes à refroidir. Si l’arsenal du Hezbollah doit hiberner dans les sous sols de la banlieue sud, il y’en a d’autre à offrir en pâture aux souverainistes et leurs amis occidentaux. Par une belle journée de printemps, dans la Bekaa Ouest, sur la frontière avec la Syrie, des villages rieurs se sont réveillés au son du canon. Renseignement pris, il s’agissait d’une mutinerie au sein du FDLP-CG, lui-même issue du FPLP, qui est une émanation du Mouvement Nationaliste Arabe. De scission en division il ne restera plus qu’un combattant par organisation pour libérer la Palestine, c’est peut être plus efficace. Mais ce qui nous concerne est ailleurs. Ces pauvres hères, abandonnés sur une frontière, avec un armement obsolète et des effectifs réduits, ne font plus peur qu’aux moineaux, certainement pas à Israël. Leur potentiel de nuisance est réduit aux quelques villages qui les entourent et au bruit qu’ils fonts quand ils actionnent leurs pétoires. Alors pourquoi l’armée libanaise ne met elle pas un terme à leurs présence ? C’est parce qu’ils sont adossés à la Syrie. Pourquoi la Syrie les tolère t’elle ? C’est parce qu’ils sont une monnaie d’échange. Si Ahmed Jibril devait être contraint à retirer ses combattants du Liban, Peut être que Madame Sisson enverrait un télégramme à sa patronne à Washington, Madame Clinton, lui suggérant d’accélérer l’accréditation de l’ambassadeur Ford à Damas. Ce n’est pas Ahmad Jibril qui s’y opposera. Quand en 2002 son fils Jihad était assassiné à Beyrouth, il accusa le Mossad, jura vengeance et mais à ce jour ne fit rien. Ce n’est pas contre une décision de Damas de rapatrier ses troupes en Syrie qui va l’ulcérer. Certes il se sera éloigner malgré lui de la frontière Israélienne par un frère du « Front de la Résistance ». Sur la route de Damas il ne sera pas le seul à « oublier » après avoir « pardoner ».

 

Amine Issa

L’Hébdo Magazine

16/04/2010

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