Quand David devient Goliath.
Les différentes organisations palestiniennes, nationalistes, panarabes, laïques, ou islamiques, ont toutes usé de l’arme terroriste, dont je résume la définition généralement acceptée, comme l’assassinat de civils du camp adverse au nom d’une cause. Les justifications à cette méthode de combat sont nombreuses. C’est l’arme du pauvre, celui qui ne peut aligner une armée, du désespéré, celui qui en veut à la vie, la sienne et celles des autres. C’est celle de celui, qui voyant son peuple massacré, assassine des civils de l’autre camp pour impressionner l’ennemi et arrêter la tuerie des siens. C’est également des calculs froids de stratèges qui veulent terrifiés, ou de groupes concurrents qui font de la surenchère. Mais si telle est la définition du terrorisme, toutes les guerres sont des actes terroristes. Toutes celles que l’humanité a connues, mêmes celles ou seul des soldats s’affronter sur un champ de bataille, faisaient des victimes parmi les civils. Des armées de l’antiquité et du moyen âge qui en allant ou en revenant au combat, s’en prenaient aux civiles en tuant et brulant tout ce qu’ils trouvaient sur leurs passages, aux guerres modernes qui débute en 1914 avec l’artillerie à longue portée qui bombardes les centres urbains. La guerre peut être un moyen pour récupère un territoire spolié ou se protéger d’une agression. Mais la guerre, où seul un soldat qui engage sa vie est qui ôte celle d’un adversaire consentant à l’affronter, n’a jamais existé. Israël qui assassine froidement (Deir Yassin), ou laisse assassiner (Sabra et Chatilla) ou bombarde les civils à Gaza, n’est pas l’ « l’armé la plus morale au monde ». Les distinctions courantes dans l’opinion entre tels ou l’autre tuerie de civiles, n’est qu’une question de perceptions, de préférences politiques ou de réaction à une propagande médiatique.
Mais peut-on reprocher à une personne ou une nation de réclamer son droit par des moyens pacifiques, ou du moins qui n’engage pas la vie de civiles? Peut-on reprocher aux Tunisiens de refuser la dictature de Zein El Abidin Ben Ali en manifestant? Pouvait-on critiquer les Libanais pour avoir manifesté en 2005 pour exiger le départ des troupes syriennes du Liban?
Peut-on interdire aux Palestiniens de jeter des pierres aux soldats israéliens qui occupent leurs territoires, ou aux prisonniers politiques palestiniens de faire la grève de la faim pour protester contre la spoliation de leurs droits? Israël, dans l’indifférence générale, le fait. Cette protestation politique des Palestiniens est la plus respectueuse du droit à la vie de son ennemi et même cela Israël la leur interdit. Dorénavant les grévistes de la faim seront nourris de force et les jeteurs de pierre sévèrement condamnés. David oublie que c’est avec une pierre qu’il vainquit Goliath, ou bien il ne s’en souvient que trop, que son droit fut rétabli par une fronde. En la confisquant aux Palestiniens, Israël leur donne raison, s’accuse lui-même et détruit le mythe du peuple juif en Israël. Celui d’une nation Juste, comme la souhaitez le philosophe israélien Martin Buber, ou la nation des Justes, ceux qui prennent la charge du malheur des autres, comme l’imaginer le philosophe juif Emmanuel Lévinas.
Amine Issa
30/09/2015