Donald Trump, la haine ou l’éthique,
La victoire de Donald Trump n’annonce pas l’apocalypse nucléaire, ni l’invasion imminente de l’Iran par l’Amérique, ni le renvoi des musulmans américains et des Hispaniques et la construction de ghettos pour les noirs. Il existe encore aux États-Unis un réalisme, principalement économique qui entend que la paix est aujourd’hui le principal atout de la croissance. Ce qui par contre est dangereux, est la présence à la tête de l’exécutif, d’un homme qui n’apporte pas de solutions aux problèmes de son pays et de ceux du monde. Les deux font face à l’accélération de bouleversements dus à la mondialisation, à la robotisation et l’ubérisation de l’économie, à la crise financière de 2008, à la révolution digitale, aux flux migratoires, à l’augmentation des inégalités, à l’apparition de conflits armés identitaires et à l’épuisement écologique de la planète.
L’arrivée de Donald Trump au pouvoir est la dernière en date d’une série de revers pour la démocratie pour dans le monde. Il a été précédé par les présidents turc, russe et philippin, pour ne citer que les plus emblématiques. Comment ont-ils été élus. Les citoyens des démocraties, s’étant dégagés des devoirs nécessaires au fonctionnement de ce système de gouvernement, n’en retiennent plus que les droits, dont surtout celui de voter. Pourquoi ? Le consumérisme élevé comme unique valeur à détruit la solidarité qui est une des conditions premières de la démocratie. Ce consumérisme entraine une inflation de l’immédiateté au détriment du long terme. Par ce fait, ils excluent la réflexion rationnelle sur les solutions durables. Réflexion que ne leur propose d’ailleurs plus la classe politique, coupable de paresse intellectuelle et de couardise, vissée comme elle est aux soubresauts des sondages d’opinions, au seul but de la rente de pouvoir. Et quand une crise survient et que le pouvoir d’achat régresse, les citoyens veulent croire celui qui promet de le rétablir au lendemain de son élection. C’est une promesse et non pas un programme. Un homme vulgaire, inculte, raciste, xénophobe à l’égo démesuré, ne peut imaginer de solution. Il se contente de démonter les acquis, si critiquables soient-ils, en termes de coopération mondiale et d’avancés social, qui se traduisent en pouvoir d’achat collectif (les infrastructures, l’éducation et la santé etc..), donc invisible aux yeux des citoyens obnubilés par la satisfaction de leurs besoins individuels. Sans solution dans la durée et la baguette magique inopérante, ressurgit une manie séculaire de désigner des coupables, en l’occurrence les minorités, quelles qu’elles soient. S’installe alors un climat de haine qui empoisonne toutes les relations humaines, le climat social, l’action politique, les relations internationales, et entrave le raisonnement économique rationnel et solidaire.
Nous payons le prix d’un long sommeil de notre conscience. En rejetant, à raison, toute morale imposée, manipulatrice et autoritaire, nous avons en même temps renoncé à l’éthique librement définie et consentie. Cette démission n’est plus une option. Sachons mettre au service de l’éthique les progrès phénoménaux de toutes les sciences accomplies depuis trente ans.
Donald Trump et ses semblables ne doivent plus « être » !
Amine Issa
9/11/2016