Trump, Gaza, et leçons d’Arménie
Paul Krugman, Prix Nobel d’économie, analyse la politique économique de Donald Trump en évaluant les effets des mesures suivantes: baisse des impôts pour les tranches élevées des revenus, réductions des subventions pour les plus démunis, refus de négocier les prix des médicaments avec les fabricants, augmentation des droits de douane sur les matières nécessaires à l’industrie et les produits de consommation à bas prix. Sa conclusion est que ces mesures desservent l’économie américaine et pénalisent, au premier chef, les individus fragilisés qui ont voté majoritairement pour Donald Trump. Ne trouvant aucune justification rationnelle à cette politique, il l’attribue au caractère cruel du président . Celui-ci célèbre pour sa formule couperet «vous êtes renvoyé», qu’il appliquait dans sa gestion de ses affaires, l’a transposé dans son exercice du pouvoir. Au lieu de cruel, je préférerais les qualificatifs indifférent et dédaigneux. Il n’a que du mépris pour ces Américains déclassés, sans éducation qui ont voté pour lui et qui malgré l’aggravation de leurs situations le laisse indifférent. Par ailleurs, ceux-ci aveuglés par le ressentiment à l’égard des élites continuent à applaudir toujours son discours revanchard.
En décidant de transposer l’ambassade de son pays à Jérusalem, il savait que les palestiniens, surtout ceux de Gaza, se révolteraient et que des morts s’en suivraient, car Benyamin Netanyahu et Ismaël Haniyé sont ses clones dans l’indifférence et le dédain. Il le savait, parce qu’un général israélien avait publiquement prévu un tel massacre en reconnaissant que les Ghazaouis n’avaient rien à perdre. Au mieux Ils agiront comme ce terroriste à Paris qui au moment d’attaquer des passants au couteau leur crie «tuez-moi avant que je vous tue». Son reste d’humanité, dans un ultime sursaut, voulait épargner la vie des autres, mais pas la sienne.
Pour que justice soit faite aux Palestiniens, il faut autant condamner verbalement le duo Trump-Netanyahu que le Hamas, mais surtout relayer par un battage médiatique, je dirais un tintamarre exaspérant, à travers le monde la cause d’un peuple opprimé au nom d’un droit universel à l’autodétermination. Le mépris et l’indifférence non pas encore pollués tous les esprits. Le temps ne joue pas en faveur des palestiniens à la limite déshumanisation. Mais que signifie le temps pour des femmes et des hommes qui le sont si peu ? Il ne peut y avoir de présent en Palestine, seul un avenir suspendu. Il faut contribuer à ce qu’il se pose dans un lieu, à une date.
Leçon d’Arménie
C’est l’histoire d’un peuple martyr. Soumis par l’Union Soviétique et sous pression constante de la Russie. Massacrés par les Ottomans, génocide que la Turquie n’a jamais voulu avoué. Pays pauvre en guerre permanente contre l’Azerbaïdjan qui ne veut pas reconnaître la République du Haut Karabakh pourtant peuplé aux trois quarts d’Arméniens.
C’est pourtant ce même pays qui s’est révolté pacifiquement et a obligé un pouvoir corrompu et despotique de céder le pouvoir à une opposition minoritaire au Parlement mais qui cristallise le ras-le-bol d’une majorité d’Arméniens.
Amine Issa
22/05/2018